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L'atelier d'AppoSelina

LUNÉVILLE - PORTRAITDans l’atelier d’Apposelina

Sous ce nom d’emprunt se cache Sandrine Moutama, aux petites mains expertes mais discrètes, qui crée des objets de décoration, inspirés par les tissus. La création textile, c’est définitivement son truc !

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  • LE 20/03/2017 À 05:11
  • MIS À JOUR À 11:37
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Fan de tissus et de dentelles, Sandrine s’éclate dès qu’elle sort fil et aiguille.  Photo P.B.
Fan de tissus et de dentelles, Sandrine s’éclate dès qu’elle sort fil et aiguille.  Photo P.B.Photo HD
Il a fallu que proches et amis la poussent pour faire ses premiers pas publics, au marché de Noël de Chanteheux. « Je n’ai pas confiance en moi. Je n’en menais pas large à l’idée d’exposer. Le retour positif des gens, ce fut une belle surprise », indique Sandrine Moutama. Depuis, elle participe tous les ans, apportant à chaque fois quelque chose de neuf. Les livres hérissons, à partir d’anciens livres, ont bien fonctionné il y a deux ans. En décembre dernier, la native de Nancy a cartonné avec ses petits sapins rembourrés, habillés de jeans ou blancs comme neige et piqués de papillons. Encouragée, elle a failli participer à la seconde édition de la manifestation « Les femmes ont du talent », organisée le week-end dernier par le Zonta de Lunéville. La maman de deux grandes filles figurait sur la liste d’attente mais il n’y a pas eu de désistement.
En attendant, l’agent de service à la cité scolaire Bichat continue ses petites créations, dans la chambre laissée libre par l’une de ses filles. « J’y vais tous les jours. Même si ce n’est qu’une petite heure. J’en ai besoin ! », assure la quadragénaire. Son antre ressemble à une mercerie organisée. Les rouleaux de rubans s’alignent dans de jolies boîtes en carton, les chutes de tissus bien pliés sont classées par couleur, les dentelles se laissent admirer au travers de casiers en plastique transparent. Dans les niches de l’ancien bureau de son papa, cette titulaire d’un CAP et d’un BEP couture, a rangé les contenants blancs remplis de perles plates, perles bois, pressions, rocaille… « Quand j’ai une idée, je sais tout de suite où trouver ce qu’il me faut », justifie celle qui fait ses recherches sur internet et va dans des salons quand elle le peut. « Je tape bouquet de fleurs par exemple. Je regarde et j’essaie de faire quelque chose de différent, qu’on n’a pas déjà vu », confie la fleuriste couturière qui a planté de superbes fleurs d’hortensia, en tissus savamment pliés, dans des vases redécorés pas ses soins.

Une passion contrariée

Customiser, personnaliser, c’est un mode de consommation qu’elle cultive depuis l’adolescence, et qu’elle transmet aujourd’hui à Appoline, sa cadette. « Petite, j’étais un vrai garçon manqué. Mais je découpais dans les magazines des silhouettes et je leur remettais d’autres vêtements. Ma tante m’a acheté une poupée et j’ai commencé à lui faire des vêtements », raconte l’ancienne caissière.
Tellement mordue qu’elle se forme à la couture. Une prof la remarque et l’incite à poursuivre dans une école privée, à Paris. Trop chère de l’avis de son père. Dépitée, cette Lunévilloise depuis plus de 30 ans envisage son avenir professionnel différemment. Mais la bénévole à la SPA d’Amance ne déclare pas tout à fait forfait : « Quand mes filles de 22 et 17 ans voleront de leurs propres ailes, j’aimerais bien fonder ma micro-entreprise. Cela a toujours été un rêve ! », s’enthousiasme la maman d’Apposelina, son bébé de créations manuelles.
Pascale BRACONNOT

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